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Forts et faibles ensemble...


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Les versets de Romains 15. 1 à 6 sont percutants pour qui veut bien se laisser interpeller.

Je ne prétends pas avoir tout saisi, mais en tout cas, j’ai compris l’essentiel qui me permet aujourd’hui d’avancer en toute simplicité et plus sereinement avec les faibles. Voici ce que dit le texte dans la version Nouvelle Français Courant.

Nous qui sommes forts, nous avons une obligation : prendre à cœur les scrupules des personnes faibles et ne pas chercher ce qui nous plait. Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain pour son bien de manière constructive. En effet, le Christ n’a pas recherché ce qui lui plaisait. Au contraire, comme le déclare l’Écriture « les insultes que l’on te destinait sont retombées sur moi. Tout ce que nous trouvons dans l’Écriture a été écrit dans le passé pour nous instruire, afin que grâce à la persévérance et au réconfort qu’elle nous apporte, nous possédions l’espérance. Que la source de la persévérance et du réconfort vous rende capables de vivre en bon accord les uns avec les autres en suivant l’exemple du Christ. Alors tous ensemble et d’une seule voix vous louerez Dieu le Père de notre seigneur Jésus-Christ.


Après avoir exhorté les chrétiens de Rome à ne pas juger leurs frères et à ne pas les faire tomber, l’apôtre Paul continue en invitant chacun à plaire à son prochain. Il n’est pas en train de préciser comment un chrétien doit vivre avec un incroyant, mais bien comment les chrétiens doivent se comporter entre eux. Décortiquons plus amplement tout cela.


Qu’est-ce qu’un chrétien fort ? C’est la première fois que l’apôtre Paul utilise ce terme pour désigner ceux dont la conscience est la plus éclairée, ceux qui ont une capacité morale utile, non pour eux seulement, mais utile aussi à ceux qui ont besoin d’être soutenus.

Un chrétien fort, est une personne qui se soumet totalement au Saint-Esprit et qui marche selon ses directives.

Elle n’est pas emportée par tous vents de doctrine car ses racines spirituelles sont solides. Elle a des certitudes quant à la véracité de la parole de Dieu, de son salut, et de sa position en Dieu. Elle a expérimenté la force de cette parole dans sa vie, et elle réalise humblement que sa force et son expérience chrétienne viennent de Dieu et aussi des autres qui lui ont permis de progresser.


Elle ne s'enorgueillit pas et reste humble car elle sait que tout n’est que pure grâce. Ce n’est pas quelqu’un qui a pleinement confiance en lui-même pour faire la volonté de Dieu, au contraire, conscient de ses faiblesses et de sa fragilité, il reste caché en Christ.

Le mot "fort" en grec est traduit par "dunatos" qui signifie capable de supporter les épreuves, puissant en influence, fort dans l’âme, fort dans la vertu chrétienne.


Qu’est-ce qu’un chrétien faible ? D'emblée, et soyons clairs, ce n'est pas une personne qui n'a pas de fondation ni de racine. Non ! c'est une personne chez qui les racines spirituelles ne sont pas encore bien profondes. Cette personne est hésitante dans sa marche chrétienne mais elle aime Dieu et place sa confiance en lui, désirant sincèrement grandir dans sa foi.


C'est quelqu'un qui absorbe tout ce qu’il entend et parfois il ne sait pas faire le tri ; ce qui peut être dangereux car il risque de s’égarer. Et c'est là que le fort intervient en l'aidant à marcher sur un sûr chemin.


Le mot faible en grec c’est "adunatos", qui signifie au sens moral : incapable de, impossible de.


Comment supporter les faibles ? En prenant à cœur leurs scrupules, leurs hésitations et aussi leur maladresses spirituelles. Selon la bible du semeur c’est « porter leurs faiblesses.


Attention : Les faiblesses dont il est question ici se traduisent en grec par "asthenema" qui signifie "erreur provenant de la faiblesse de l’esprit". Ce ne sont donc pas des comportements irrespectueux, pernicieux, ou des attitudes blessantes, voire méchantes qui sont des péchés provenant d’un cœur non régénéré. Je rappelle que l’apôtre Paul s’adresse à des croyants, donc logiquement on ne doit pas trouver ces comportements chez ceux qui prétendent être disciples du Christ.

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Supporter le faible c’est tenir compte de ses frêles connaissances et du fait qu’il ne soit pas encore en capacité de tout comprendre. C’est aussi l’accepter tel qu’il est et l’aider à devenir ce que Dieu veut pour lui, c'est à dire un fort lui aussi.

L’exhorter sans cesse et avec dureté est à bannir car à force il sera découragé et finira par tout laisser tomber en s’éloignant. Non ! au contraire, il convient de lui montrer la voie avec amour, humilité et respect, être un exemple , un modèle du véritable disciple.


Au lieu de laisser l’autre grandir spirituellement à son rythme, le "fort", ou celui ou celle qui pense l'être, s’octroie le droit d’être le Saint-Esprit dans la vie de l'autre et ainsi il passe son temps à vouloir lui imposer SA manière de pratiquer la foi. L’autre, s’estimant à juste titre suffisamment adulte pour décider de sa vie chrétienne, et se sentant constamment rabaissé, si ce n'est infantilisé, et pas respecté dans ce qu’il est, rejette parfois violemment ces remarques et ces récurrentes exhortations qui ne le sont pas bibliquement parlant , et la tension s’installe entre eux.

Dans bon nombre de couples chrétiens, hélas, la tension est parfois, pour ne pas dire souvent très vive parce qu’il y a un décalage ou plutôt une différence spirituelle ; ce qui ne devrait jamais être un problème. En qualité de conseillère conjugale, je peux vous affirmer que malheureusement cette situation crée de nombreux problèmes et ce n’est pas le plus faible qui est l’auteur du trouble.

Le regard du conjoint "fort" devenu orgueilleux change sur son ou sa partenaire et ce qui faisait la joie d’être ensemble disparait pour laisser place au ressentiment et à la déception.

J’ai rencontré des femmes qui, parce qu’elles ont grandi un peu plus, ou un peu plus vite spirituellement, ou parce qu’elles ont fait des expériences enrichissantes avec Dieu, ont constamment les yeux braqués sur la faiblesse, ou ce qu'elles estiment être une faiblesse de leur mari, les jugeant de "pas assez spirituels". A force, elles ont fini par faire souffrir leur couple, alors qu’il n’y a aucune raison pour qu’il en soit ainsi puisque leur mari continu à être cet homme responsable, aimant et dévoué qu’elles ont épousé.

Ce dernier se sentant humilié, voire rejeté souffre en silence et le mal-être se transforme rapidement en gangrène. Peu à peu, ils s’éloignent l’un de l’autre et les problèmes commencent.

Ce comportement est loin de la pensée biblique et c'est à se demander qui dans cette situation est le plus faible ?.


Mon amie si tu penses faire partie des forts, revois alors ta copie car en persistant dans ce comportement, tu deviens une occasion de chute et non une aide pour ton mari. Tu te souviens de l’histoire de la poutre et de la paille ?


J’ai pris cet exemple mais on peut rencontrer ce problème dans d’autres types de relations entre chrétiens.


Supporter le faible c’est comme marcher avec un handicapé, (attention je ne dis pas que le faible est un handicapé, pa di sa mwen pa di ;).

Quand on marche avec une personne handicapée on marche à son rythme, on ne la méprise pas, on ne la bouscule pas, mais on le respecte. On est conscient de ses limites mais on ne la considère pas comme moindre que nous. C’est une personne à part entière.


Le parallèle biblique est là : le faible est un chrétien à part entière qui mérite tout notre respect, et que nous devons aider. Il est aimé par le Seigneur au même titre que nous, et nous ne sommes pas meilleurs que lui. Lisez bien la bible et vous verrez que c’est toujours au plus fort qu’il est demandé de faire quelque chose à faire. N'oublions pas qu'avant de devenir forts nous étions faibles nous-aussi.


Et pour finir, il ne faut pas chercher uniquement ce qui nous plait dans la relation à l’autre. Complaire en grec se dit "aresko" ce qui signifie s’efforcer de plaire, être agréable à quelqu'un, c'est s’accommoder des opinions, des désirs et intérêts des autres.


Cela ne veut pas dire qu’on doit s’écraser, ni toujours faire passer les désirs de l’autre en oubliant les nôtres. Non ! Cela signifie qu’on doit tout mettre en œuvre pour trouver le juste milieu ; analyser, relativiser, discuter calmement pour trouver le compromis qui apporte la paix. Mais parfois il faudra accepter de perdre quelque chose, au nom de la paix à l’exemple du Christ qui n’a pas recherché ce qui lui plaisait. Le modèle qu’il a laissé est celui d’une vie d’oubli de soi.

Tu as compris, il ne s'agit pas de s'oublier au point de se perdre, mais d'accepter de perdre un peu pour honorer Dieu, à l'image de l'apôtre Paul qui dit dans 1 Cor 9.22 : J'ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver de toute manière quelques-uns. Je fais tout à cause de l'Evangile, afin d'y avoir part.


Il ne s’agit pas d’aller à l’encontre de ses valeurs spirituelles, ni de faire ou penser comme l’autre, il s’agit de vivre avec l’autre comme Christ à fait en venant ici-bas à notre rencontre, en prenant un statut d’homme pour nous rejoindre dans nos faiblesses et nous aimer. Il s’est mis à notre niveau mais sans jamais commettre de péché.


La patience et le réconfort sont nécessaires pour supporter le faible. Seul le cœur nourri de la parole de Dieu sait vivre avec le faible sans créer de tension, car il a le désir de manifester tous les fruits de l'Esprit à savoir l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur et la maitrise de soi. Sans ces fruits on ne peut supporter le faible.

Remplis de toute ces vertus, nous pouvons alors vivre ensemble dans l’unité entre forts et faibles. S’accueillir dans la communauté comme dans son environnement immédiat (couple, famille, etc.) tel doit être notre désir pour la gloire de Dieu.


Qui est suffisant pour ces choses ? Pour ma part, je me sens parfois tellement éloignée de cet idéal divin. Mais avec l’aide de l’Esprit-saint, j’y travaille encore et encore et je veille à vivre la volonté de Dieu, en réclamant son aide et son soutien. Je n'ai pas hélas toujours la bonne attitude pour supporter le faible comme la bible me le demande, mais quand je compte sur la grâce de Dieu et que j'obéis à sa volonté, je peux le faire car il me vient en aide.


Que Dieu, la source de la patience et du réconfort, nous rende capables de vivre en bon accord les uns avec les autres en suivant l'exemple de Jésus-Christ.

Alors, tous ensemble et d'une seule voix, nous louerons Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ. Amen !




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