Des ténèbres à la lumière..
- Marya PERASTE
- 9 mai 2021
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 juin 2022

Ici à Québec, aujourd'hui c'est la fête des mères, et je veux honorer celle qui m'a mise au monde.
Que ceux et celles qui ont déjà lu son témoignage sur mon blog, me pardonnent, mais je veux profiter de ce jour pour le partager de nouveau. Pourquoi ? Tout simplement parce que cette femme a laissé des traces indélébiles dans ma vie ainsi que dans celle de mes frères et sœurs. Mais aussi parce que son témoignage est toujours aussi puissant et peut encore toucher des vies.
Aujourd'hui, si au travers de cette lecture, tu entends la voix de Dieu n'endurcis pas ton cœur - Heb 3.15.
Dieu n'a pas changé et peut transformer ton désert en un champ fleuri, il peut redresser ce qui est tordu dans ta vie. Il veut faire lever le soleil sur toi. Lis sa parole, crie à lui, crois en Lui et il changera ta vie. Voici son témoignage.
"Je suis très heureuse de dire comment je suis passée des ténèbres à la lumière et de quelle manière l’évangile a transformé notre vie de famille.
Née d’une famille catholique très pratiquante, ma mère me fit savoir que j’ai été baptisée. À l’âge de quatre ans, je fus confiée à ma marraine au Marigot (Martinique) qui ne manqua pas de me faire respecter tous les rites de la religion, et qui m’éduqua de manière très très sévère et très stricte.
Si matériellement je ne manquai de rien, émotionnellement et psychologiquement c’était l’enfer car j’étais constamment battue pour tout ce qui pouvait contrarier ma marraine, et la charge de travail qui m’était imposée faisait de moi une petite esclave. Ma mère ne sût que bien plus tard à quel point j’étais maltraitée, et que je vivais dans un environnement violent, car quand elle me voyait j'étais toujours vêtue joliment. En effet, j’étais chez des gens très aisés qui m'offraient de belles toilettes ; mais sous ces beaux vêtements, il y avaient des traces de coups sur mon corps. Quand plus tard elle je lui racontai ce que j'avais vécu, elle regretta de m’avoir confiée à sa cousine stérile. Il était courant à cette époque de donner un enfant à une femme de sa famille qui ne pouvait pas en avoir mais qui avait les moyens de l’élever.
Quant à la religion, en réalité elle ne m’apportait rien qui pouvait me rendre heureuse, rien qui donnait un sens utile et élevé à ma vie. À dix-huit ans, voulant quitter cet environnement douloureux et pesant, j’aspirais à m’en débarrasser par le mariage, qui selon moi me conduirait au bonheur.
À vingt ans, me voilà mariée. Je pris la chose très au sérieux, demandant à Dieu de ne jamais nous séparer si ce n’est par la mort. En vérité à partir de ce moment-là ma vie fut encore plus pénible et malheureuse. Je découvrais alors des souffrances jusque-là inconnues. Mon mari ne me frappait pas, mais il se livrait corps et âme à tous les plaisirs qui pouvaient s’offrir à lui, me laissant seule bien souvent avec les enfants pour s'adonner à ses passions malsaines.
Quel que fût l’endroit où se déroulait une fête dans le pays il s’y rendait et participait à tous les amusements possibles. N’étant pas habituée à ce genre de vie par mon éducation stricte et rigide, j’essayais souvent de lui parler. Il me répondait à chaque fois « Je suis assez grand pour me passer de tes conseils et d’ailleurs je ne supporte pas qu’une femme me dise ce que je dois faire ». Il ne me restait qu’à regretter et à pleurer sur mes déceptions.
Nous avons eu neuf enfants, et je pensais qu’il serait plus avantageux de vivre à Fort de France, mais hélas la situation était pire qu’à la campagne. Je priais mais mes prières restaient sans réponse. Dans mon désarroi, et vu que mes peines et mes souffrances augmentaient j’allais trouver les religieuses pour qu’elles m’aident en faisant des neuvaines en ma faveur. Elles me remirent alors une petite boite mystérieuse censée arranger ma situation. Je ne devais surtout pas l’ouvrir.
Mais n’ayant aucun repos, aucune amélioration et poussée par la curiosité, j’ouvris cette boite. À l’intérieur se trouvaient deux minuscules objets. Sur l’un était inscrit « bois tiré de la croix de Jésus » et sur l’autre « poussière de l’enfant Jésus ». Je me mis à réfléchir en me demandant comment on pouvait encore avoir de telles reliques ? Je perdis alors toute confiance en la religion catholique. Je ne savais pas encore que la bible dit « Malheur à celui qui prend la créature pour appui et qui détourne son cœur de l’Éternel son Dieu, il est comme un misérable dans le désert et il ne voit point arriver le bonheur. Jérémie 17.5-6 »
J’étais totalement dans cette situation. J’étais misérable et je ne voyais pas arriver le bonheur. Désespérée, je pensais alors à la mort.
Un dimanche mon mari rentra avec un nouveau testament remis par un chrétien. Il me dit alors qu’il se ferait évangélique peut être un jour. Je lui rétorquai qu’il pouvait le faire mais moi jamais, ni mes enfants non plus. À cette époque je pensais qu’il s’agissait d’une société secrète tellement j’étais ignorante.
J’étais désemparée et je voyais bien que tous les membres de mon foyer souffraient. Un jour en racontant mes souffrances à une amie, elle me conseilla de lire la bible, surtout le psaume 25. Je ne perdis pas de temps et dès mon retour je pris alors le nouveau testament rapporté par mon mari des années plus tôt. Je découvrit alors que ce livre parlait de Dieu, de Jésus et non pas du diable comme on me l’avait dit.
Dès lors mes yeux commencèrent à s’ouvrirent. C’était en 1967, cela faisait 9 ans que j’avais la parole de Dieu chez moi et ni mon mari ni moi ne l’avions consultée.
Cette même année diverses épreuves vinrent encore assombrir mon foyer : décès du dernier-né de nos enfants, accident grave de notre fils ainé, perte de travail pour mon mari et moi-même je fus hospitalisée.
À peine sortie de l’hôpital, ma mère vint me visiter et me raconta l’expérience extraordinaire qu’elle venait de faire. Elle avait entendu le pur évangile et s’était convertie à Jésus-Christ. Elle me parla longtemps du grand bonheur et de la paix qui remplissaient son cœur. J’étais si égarée que je refusai net de l’écouter davantage, en prétextant que ce dont je voulais, c’était d’avoir de l’argent, m’amuser, aller danser et m’évader de l’existence misérable que je menais.
Mais Dieu m’avait préparé un tout autre plan. Je criais à lui pour qu’il me montre le chemin, et un soir je fis un songe, je vis un doigt écrire sous mes yeux : lisez la bible ! Ce songe plus les paroles de ma mère résonnaient en moi et me poussaient à la réflexion. Je lui fis part de mon désir de connaitre plus sur ce qu’elle vivait, sur cette vérité qui la rendait si heureuse. Elle m’expliqua longuement ce qu’elle avait découvert et m’invita à la rejoindre au temple pour écouter davantage la parole de Dieu.
Mes visites au temple se répétaient et à mon retour je partageais avec mon mari ce que j’avais entendu. Petit à petit la parole de Dieu travailla nos cœurs et le respect de cette parole fit son chemin en nous.
C’est ainsi que je demandai humblement pardon à Dieu pour toute ma vie passée loin de Lui. J’ai imploré sa grâce, reconnaissant que Jésus son fils avait porté sur la croix mes péchés et ceux de tous les humains, par amour. Dieu m’a entièrement exaucée puisque dès cet instant une paix infinie et une joie profonde remplirent mon cœur qui avait si longtemps cherché, lutté et souffert avant de rencontrer le Seigneur de mon salut. J’ai obtenu l’assurance d’être sauvée par grâce, au moyen de la foi (Ephésiens 2.8). Par Jésus je suis réconciliée avec Dieu qui a mis en moi son Esprit-saint. C’était en juin 1968.
Quelques semaines après ma conversion, mon mari profondément persuadé de l’efficacité de la foi m’accompagna au temple. Je priais Dieu pour qu’il devienne un chrétien lui aussi et qu’il lui donne la force pour abandonner les convoitises et dérives mondaines qui mènent à la perdition. Ce qui paraissait impossible du point de vue humain devint une magnifique réalité grâce à la bonté et à la puissance de Dieu, car après deux mois de réflexion et d’étude de la bible, mon mari reconnut son état devant Dieu et lui demanda sincèrement pardon. Il reçut alors Jésus dans sa vie et cet élan de foi eu un impact sur chacun de nous.
C’était un miracle car mon mari avait une volonté tenace et personne ne lui imposait quoique ce soit, personne n’aurait pu l’amener à changer de vie. Mais Dieu l’a fait et nous glorifions son nom pour cela.
Aujourd’hui je peux dire très loyalement qu’il est devenu un homme nouveau ; la parole de Dieu est devenue son amie la plus intime, et il passe son temps libre à partager cette bonne nouvelle et à répandre l’évangile autour de lui. C’est ensemble que nous allons dans les campagnes de la Martinique, principalement au François, dire à ceux qui vivent dans la peine, dans la misère, dans les ténèbres du péché que Dieu les aime et qu’il désire les sauver.
Il m’est impossible de dire tous les changements survenus dans notre famille mais j’affirme humblement que nous sommes maintenant heureux et unis dans le Seigneur. Nos enfants en toute liberté ont choisi eux aussi de suivre le Christ et de faire de lui le Maitre de leur vie, heureux d’être avertis dès leur jeune âge du péril des plaisirs trompeurs et malsains qui égarent la jeunesse. Ils se sont rangés sous la bannière du Christ, pour le servir à leur tour, car ils ont pu constater la différence dans la vie du foyer après la conversion de leurs parents. Notre seul regret c’est d’avoir connu la Vérité si tard. Notre vœu c’est d’y persévérer avec obéissance. Toute la gloire est pour Dieu".
Témoignage extrait de La voix de l’Évangile – juillet 1975
NB : Nos parents sont déjà rentrés dans le repos céleste. Ils nous ont laissé un héritage inestimable : la foi en Jésus-Christ.
Je ne remercie infiniment Dieu de m'avoir donné une mère telle que celle-là.

C'était une femme digne, respectable et respectée, une maman aimante, généreuse et dévouée ; et ce en dépit de toutes les souffrances vécues avant sa conversion. Elle n'était pas parfaite, mais elle était humble et laissait la parole de Dieu guider et transformer sa vie. Elle nous a transmis l'amour et le respect pour Dieu et pour les autres. Depuis sa conversion et jusqu'à son dernier souffle elle a partagé le message du salut. Oui, je confirme qu'elle prêchait en temps et hors de temps comme la bible nous exhorte à le faire. Elle a porté bien haut l'étendard de la foi. Elle est partie dans la paix et la sérénité absolue, et dans l'exaucement de sa dernière prière : être entourée de ses 9 enfants, et nous étions en effet tous là, auprès d'elle. Ce jour-là, j'ai compris ce que mourir en Christ veut dire. Encore aujourd'hui elle est pour moi un vrai encouragement et un exemple de foi et de persévérance. À Dieu soit la gloire.

Avec d'autres, ils ont été les pionniers de l'actuelle église évangélique baptiste du François (Morne Pitault).
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