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Fracassée... mais totalement restaurée.

Dernière mise à jour : 14 juin 2022


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Je suis Myriam, une mamie qui avance tranquillement vers ses 70 ans. Quand Marya m’a proposé de rendre témoignage, j’ai un peu hésité, puis j’ai pensé que je devrais le faire pour encourager ne serait-ce qu'une seule personne.


J'ai traversé bien des tempêtes, mais je vais partager avec vous une qui m’a particulièrement brisée et je prie pour que Dieu touche toutes les femmes actuellement en souffrance.

J’ai grandi dans une famille chrétienne, puis je me suis mariée avec un jeune homme qui fréquentait la même église que moi. J'avais pris le mariage très au sérieux et je m’investissais à fond dans mon couple. Nous vivions à l’étranger à cette époque. Nous étions heureux et avions décidé de faire un bébé.


Mais voilà, je venais tout juste d'apprendre que j'étais enceinte quand j'ai été informée de l’adultère de mon mari et le plus grave : sa maitresse était elle aussi enceinte de deux mois.


J’ai cru que c’était un cauchemar et que j’allais me réveiller. J'étais dans un état second tel que je n’ai rien dit à mon mari. Tout cela me semblait tellement irréel et j'étais comme dans un déni.


Puis un matin j'ai réagi et je lui ai dit que j'étais au courant de sa vie de débauche. Il s'est mis en colère et a tout nié en bloc. Alors j’ai cherché à connaitre la vérité et j’ai rencontré cette femme. Ce que j'ai appris ce jour-là m'a brisée en mille morceaux. J'avais la réalité sous les yeux et elle me faisait horriblement mal. Cette relation existait depuis de nombreux mois. Pour qu'elle accepte d'être avec lui car elle le savait marié, mon mari avait menti sur notre vie à deux, en lui disant que tout allait mal entre nous, que nous allions divorcer, que notre couple était mort. Bref ! L'appât bidon que les hommes sortent pour avoir une femme.


En l'écoutant, c’était comme si on m’arrachait le cœur à vif. Comment l'homme que j'aimais, qui prétendait m'aimer et avec qui j'avais conçu un enfant, pouvait-il si facilement construire un tel scénario et inventer pareilles inepties ? Qu'avait-il fait de ses valeurs chrétiennes et de notre engagement ? Et quelles étaient les raisons ? J'avais l'impression qu'elle me parlait de quelqu'un d'autre car je ne reconnaissais pas mon mari. J'étais fracassée et le mot est faible.


Face à ces preuves, mon mari a fini par avouer me disant juste que c'était une erreur et il m'a demandé rapidement pardon. J’étais tellement désemparée, tellement perdue que tout aussi rapidement je lui ai accordé mon pardon car j’avais trop peur de me retrouver seule avec un bébé dans un pays étranger.


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Je sais qu’il y a pire sur terre, mais vivre une grossesse en même temps que la maitresse de votre mari, est d’une violence inouïe. J'étais comme disloquée. J'avais honte, et je me sentais salie par cette ignoble histoire. J'avais tellement honte que je n'ai rien dit à personne, même pas à ma mère. Mais ce silence me brulait de l'intérieur, comme David quand il dit "Tant que je me suis tu, mes os se consumaient, Je gémissais toute la journée". J'aurais aimé crier ma colère et mon désarroi, mais je n'arrivais pas.


Je pleurais nuit et jour. J’étais enceinte mais je ne réalisais même pas qu’un bébé poussait en moi. Ma douleur prenait tellement de place que je n'arrivais pas à penser à lui. J'étais dépressive et je criais à Dieu de me garder en vie et de prendre soin de mon enfant pour qu’il ne soit impacté par le drame que je vivais. Cette grossesse fut un véritable calvaire.


Un soir n'en pouvant plus, j’ai vidé une bouteille de whisky, car je voulais que mon mari réalise à quel point sa conduite me faisait souffrir, je voulais lui faire peur. Quand il est rentré, j'étais par terre, en plein délire. Il n’a rien dit et m’a simplement mise dans mon lit.

Le lendemain j’ai pris conscience du mal que j’avais fait à mon bébé en buvant autant d’alcool. Je me sentais coupable d'avoir agi ainsi et cela rajoutait à ma peine.


Dans ma détresse, je n'avais que Dieu et je savais que lui seul pouvait comprendre ce que je vivais.

Mais je ne savais pas comment sortir de cet enfer tout en voulant rester en couple. J’étais jeune et naïve et par amour ou par peur, je suis restée avec mon mari.

Il se montrait attentionné, mais je n'étais plus du tout en phase avec lui. Tout cela ne servait à rien. Je coulais à pic et il ne voyait rien. On ne parlait pas du problème. J'étais murée dans le silence.


Le gynéco qui me suivait voyant ma grande détresse et puisque je refusais de parler, me proposa d’aller chez une personne qui pourrait prendre soin de moi car je ne pouvais pas rester dans cet état. L’accouchement risquait d’être compliqué car je dormais peu et mangeais peu ce qui pouvait virer au drame. J'étais si faible que pour me déplacer dans la maison, je m'accrochais aux murs pour avancer. Consciente du danger, j’ai fini par tout raconter à ma meilleure amie qui me proposa de prendre l'avion et de venir chez elle au plus vite.


Un mois plus tard, je donnais naissance à un merveilleux petit garçon en pleine santé et sans séquelle. Je n'ai de cesse de remercier Dieu pour cela car je sais qu'il a veillé sur lui du début jusqu'à la fin. Gloire à son nom !

Quelques mois après sa naissance, j'ai quitté mon mari, j'ai quitté le pays car je n'en pouvais plus. Il fallait que je sorte de là et que je coupe les ponts avec toute cette histoire pour mon bien-être psychique et pour donner à mon enfant un environnement serein.


Je ne savais vraiment pas quoi faire de ma vie mais je savais que Dieu ne m’abandonnerait pas et m’aiderait à remonter la pente. Et il l'a fait en me permettant de trouver rapidement du travail et une nounou à deux pas de mon petit appartement. J'ai fait tout cela sans dire toute la vérité à mes proches.


Après plus d'un an, seule avec mon fils, mon mari est venu nous rejoindre. Nous sommes restés ensemble quelques années, puis nous avons divorcé car cet homme était foncièrement fourbe.

Et puis le temps s'est écoulé, j'ai réussi la carrière professionnelle que je voulais. Financièrement et socialement je ne manquais de rien, mais j'avais une grosse fêlure, un gros trou dans le cœur que je trainais et que je cachais.

Mais les voies du Seigneur sont impénétrables. Longtemps, très longtemps après tous ces évènements, Marya et moi sommes devenues amies. Un jour alors que nous prenions du bon temps ensemble à bavarder et surtout à rigoler, Dieu intervint et bouleversa ma vie. Pendant que mon amie me racontait comment Dieu l'avait amenée sur un chemin qu'elle n'aurait jamais imaginé, je me suis mise subitement à pleurer à chaudes larmes. Je ne saurais vous dire pourquoi même encore aujourd'hui.

Surprise et ne comprenant pas ma réaction, elle me proposa de vider mon sac. Tout me revenait avec violence comme une grosse vague; j'étais submergée. Je racontais toute mon histoire entrecoupée de sanglots et ce pendant un long moment. J'ai fait un bond en arrière de près de quarante ans, c'était incroyable ! Je ne m'y attendais pas et je ne contrôlais plus rien. Moi qui croyais avoir laissé derrière moi cette histoire, elle me rattrapait et je l'étalais là devant mon amie. Pourquoi ce jour-là et dans ces circonstances- là ? Seul Dieu le sait. En tout cas il avait tout planifié.


Quand j'ai terminé, Marya m'a demandé "as-tu exprimé ta colère contre ton mari ?" Je réfléchissais et je n'avais pas souvenir de l'avoir fait. J'avais seulement encaissé, pleuré et dit que je souffrais ; c'est tout. " Et si tu pouvais le faire aujourd'hui que lui dirais-tu ? "Je ne savais pas.


Alors elle m'expliqua combien c'est important d'exprimer sa colère et m'invita à laisser sortir la mienne, à dire tout ce que j'aurais dû dire à mon mari au moment des faits. Au début je n'arrivais pas, mais encouragée et soutenue, j'ai senti monter une fureur et j'ai littéralement explosée. Mes mots fusaient et tout sortait douloureusement. C'était déstabilisant mais pour la première fois de ma vie j'exprimais quelque chose qui sortait du fond de mon âme blessée. Je criais en tapant dans un coussin et plus je tapais plus je sentais un poids s'envoler. J'ai tellement pleuré que j'ai vidé toute la boite de mouchoirs. J'étais trempée au point que Marya m'a donné une serviette de toilette en rigolant. À mon tour j'ai éclaté de rire, une pression énorme venait de me quitter. Je renaissais.


Elle m’a expliqué que ce qui n’est pas soigné revient toujours comme un boomerang car tôt ou tard il y’a un élément déclencheur qui vient réveiller la douleur. J'ai compris qu'en gardant secrète mon histoire j'avais aussi gardé ma colère secrète et qu'elle m'avait abîmée de l'intérieur. J'ai même réalisé que j'avais accordé un pardon à bon marché, à la va vite car j'avais peur et surtout je pensais que si je lui pardonnais, mon mari verrait à quel point je l'aimais. J'avais une fausse notion de la colère, du pardon et de l'amour.


Puis nous avons prié ensemble. Pour la première fois de ma vie, à soixante-cinq ans, j'étais enfin soulagée, débarrassée d'un poids qui m'encombrait. Je fus instantanément guérie, restaurée. La gloire est pour Dieu. C'est à ce moment-là que je me suis souvenue que quelques jours auparavant je lui avais demandé de faire un miracle dans ma vie, mais je ne m'attendais vraiment pas à cela. Ce n'est pas cela que je lui avais demandé, mais il a jugé que c'est ce dont j'avais besoin pour glorifier son nom.


Si à l'époque j'avais reçu l'aide nécessaire, je me serais débarrassée de cette souffrance qui encombrait ma vie et qui ne m'a causé que blessures et déceptions. A cause d'elle je n'ai pas osé revivre l'amour, je n'ai pas eu de vie sentimentale car ma blessure me rendait méfiante et j'avais peur d'être à nouveau trahie. On ne parlait pas encore de relation d'aide à cette époque.


Depuis, je vais très bien, j'ai trouvé mon équilibre et c'est quelque chose de merveilleux. Je bénis Dieu qui par amour, m'a offert la guérison pour que je vive dorénavant dans la sérénité.

Aujourd'hui ma vie est intense et pleine de sens. Je donne un peu de mon temps et de mon amour aux personnes en détresse et en grande précarité au sein d'une association chrétienne. Je les écoute avec bienveillance et en priant avec elles.

Tous les jours je bénis et remercie Dieu car je suis une femme libérée et restaurée, heureuse de vivre. Mon fils est un bon fils, un bon mari et un bon papa. J'ai deux petits-fils et deux petites-filles qui me comblent.


Je veux vous dire qu'il n'y a pas d'âge pour se soigner et qu'il est dommage de souffrir en silence et aussi longtemps alors que notre sauveur Jésus-Christ est là pour nous guérir. Ne faites pas comme moi ! Ne trainez pas cela après vous car plus vite vous guérirez mieux vous gérerez votre vie. Ne faites pas semblant d'être heureux, mais donnez-vous la possibilité de l'être réellement. Vous pouvez crier à Dieu, et si vous n'y arrivez pas seul, il mettra sur votre chemin la bonne personne pour vous aider tout comme il l'a fait pour moi.


Merci Marya pour tout ce que tu m'as apporté et pour ta disponibilité et ton amitié sans faille.

Merci Seigneur d'avoir extirpé de mon cœur ce qui m'a trop longtemps paralysée et empêcher de vivre pleinement, mais ça c'était avant car maintenant tous les jours sont une occasion de témoigner de son amour et de vivre une vie riche et épanouissante.

Je vous souhaite une vie pleine et équilibrée en Jésus : la vie abondante qu'il a en réserve pour chacun d'entre nous.


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