Tais-toi ! JE suis ton DIEU..
- Marya PERASTE
- 17 mars 2021
- 7 min de lecture
Dernière mise à jour : 14 juin 2022

Quand j’ai ouvert les yeux ce matin-là, j’étais seule dans une pièce, branchée à de nombreuses machines et je ne pouvais ni bouger, ni parler. Qu’est-ce que je faisais là ? Je ne comprenais rien et j'étais paniquée.
Après un temps qui m’a semblé être une éternité, une infirmière et un médecin sont enfin venus vers moi. Même si je les voyais de manière très floue, je sentais que quelque chose n’allait pas. Après une batterie d’examens ils étaient soulagés de savoir que mon cerveau fonctionnait bien, mais moi je ne savais toujours pas ce qui c’était réellement passé.
Volontairement ils ne me donnaient pas toutes les infos qui auraient pu m'aider car je devais solliciter ma mémoire qui me faisait défaut.
Il m’a fallu un certain temps pour que je me souvienne d’une course effrénée dans les couloirs de la clinique. J'étais dans une chaise roulante et tout allait très vite. J’avais grand peine à respirer et l’équipe médicale se donnait à fond pour me sortir de cette situation compliquée. Mais était-ce un rêve ou la réalité ? Non ! Je ne rêvais pas ; j'étais dans la réalité.
Nous sommes en octobre 1997. Suite à un violent accident respiratoire je me réveille après un coma de trois jours. Je suis gravement malade et sous haute surveillance au service de réanimation car je ne suis pas tirée d'affaire.
On m'explique ce qui m'est arrivé et je comprends, mais je n'y accorde aucun intérêt particulier car en réalité je suis préoccupée. Je ressens fortement que Dieu a quelque chose à me dire à propos de tout cela, mais j’ai peur de m’adresser à lui, car je me souviens de tout ce qui s’est passé avant cet accident, et je ne suis pas fière de moi.
Je partage avec toi cette expérience en espérant qu'il t'aidera à ne pas, ou ne plus commettre l'erreur, ou plutôt le péché des plaintes et murmures. Je vais tout te raconter pour que tu comprennes.
Durant toute la semaine qui a précédé cette fulgurante crise d'asthme, je m’étais beaucoup plainte, mais vraiment beaucoup et je m’étais révoltée contre Dieu. Psychologiquement j'étais au plus bas et je lui reprochais énormément de choses. Je sais, je sais, c’est totalement insensé, mais bon, je n’avais pas la maturité que j’ai actuellement.
Comment suis-je arrivée là ?
En 1994 je quitte la Martinique avec ma famille pour suivre des études bibliques en France. Nous sommes dans la volonté de Dieu et durant ces deux années, par sa présence à nos côtés et sa bienveillance, il nous comblera de toutes sortes de bénédictions.
Mais voilà, de retour au pays les choses ne se sont pas déroulées comme je l’espérais et je vais connaitre un temps de profonde détresse. En effet, mon église que j’avais servie avec cœur, détermination et dévouement, celle-là même qui avait approuvé mon départ en formation, et que j’avais quittée en bons termes, me fait comprendre à mon retour qu’elle n’a pas besoin de moi et que cela n'a rien à voir avec ma personne. Je vois que tu aimerais en connaitre les raisons, mais elles sont si incroyables que je te passe tous les détails. Un tsunami n’aurait pas fait mieux tant je suis cassée.
Me sentant rejetée et profondément blessée, je vais pendant plusieurs mois sombrer dans une grande tristesse, ruminant ma peine et ma déception.
Ce retour au pays sera si pénible pour toute ma famille qu’au bout d’un an nous replions bagage et retournons en France. Les enfants reprennent l'école, mon mari son travail et moi, je tente de me reconstruire mais cela s'avère très compliqué. Je suis très fatiguée et ma situation va s’aggraver car à ma déception va s’ajouter maintenant de la colère contre Dieu.
Spirituellement je coule et je le rends responsable de ce qui m'arrive puisqu’il a laissé faire, qu'il a été témoin de cette mise à l'écart injuste sans broncher. J'en arrive à me demander à

quoi bon prier puisque de toutes les façons il ne fait rien pour moi, ne me voit pas, et que mon engagement envers lui compte pour du beurre ? Pourquoi ai-je fait une école biblique ? Pourquoi il n'a pas préparé mon retour au pays ? Pourquoi ceci, pourquoi cela ?
Quand on va mal nos pensées peuvent nous emmener sur des chemins dangereux. J’avais déjà vécu tant d’actes de foi, déjà vu Dieu tant de fois agir miraculeusement pour moi ; et pourtant dans ce moment creux de ma vie, je suis totalement démunie car aveuglée par l’amertume et submergée par la déception.
Ce n’est pas pour rien que la bible dit que celui qui se croit debout prenne garde de tomber (1 Cor 10.12). Moi la femme consacrée, celle qui avançait par la foi, qui déplaçait les montagnes par la prière, j’étais par terre matin midi et soir à pleurer sur mon sort. La blessure infligée ravageait mon âme et j’avais perdu toute notion de souveraineté de Dieu, toute notion de son amour, de sa volonté parfaite pour ma vie.
Pendant toute une semaine, je suis terriblement découragée et au lieu de rechercher la face de Dieu, je vais râler, rouspéter contre Lui. Je suis tellement focalisée sur mes murmures et mes plaintes que je ne réalise même pas que mon état de santé se dégrade en parallèle.
Epuisée et malade, le dimanche soir je suis admise en urgence à l’hôpital pour une forte crise d'asthme. Après toute une nuit plus une journée aux urgences, tout semble aller pour le mieux, je recommence à respirer calmement et j'entrevois mon retour à la maison pour le le lendemain mardi.
Mais, le lundi soir, brusquement mon état se dégrade d'une manière fulgurante ; je suis en détresse respiratoire aiguë. Pendant que l’équipe médicale fait tout son possible pour me garder en vie, je sens que je vais mourir. C'est une expérience particulière ; ce moment où on se laisse partir car on sent bien que c'est la fin.
Ne me demande pas comment, mais voyant venir ma mort, j'arrive à trouver tout de même un peu de souffle pour demander qu’on dise à mes enfants et à mon mari que je les aime, de rester fidèles au Seigneur et qu’on se retrouvera là-haut. Et puis, plus rien. Je suis plongée dans un coma.
J’apprendrais par la suite que l’équipe médicale s’est battue pendant plusieurs heures pour me maintenir en vie car à deux reprises j’ai bel et bien frôlé la mort.
Me voilà donc sortie du coma et en soins intensifs depuis deux semaines. Je suis très affaiblie physiquement, et spirituellement ce n'est pas non plus la grande forme car je sais que j'ai un problème à régler. Au fil des jours, je n'ai plus la force de résister à l'invitation de Dieu, à lui parler. Alors je capitule et crie humblement à Dieu, je m'humilie devant lui, et dans sa grâce il va me répondre instantanément.
« J’aurai pu te laisser mourir, mais je t’ai arrachée au porte de la mort. Si je suis capable de faire ça pour toi, je peux tout pour toi. Alors cesse donc de te plaindre ! Cesse donc de murmurer ! Tu m'as donné ta vie et c’est moi qui la contrôle , c’est moi qui décide. Accepte une bonne fois pour toute sans murmurer tout ce que je fais, tout ce qui se passe et laisse-moi te surprendre car je t’aime au-delà de ce que tu peux comprendre. Je suis pour toi, pas contre toi. Alors tais-toi et laisse-moi faire ! »
Woo ! Je ne m’attendais pas à recevoir, ce que j'appelle une « gifle spirituelle ». Mais j’avais besoin de ça pour me remettre les idées en place. Parfois Dieu ne va pas avec le dos de la cuillère et ça fait mal. J'aime à dire, maintenant avec du recul et un brin d'humour, qu'il en avait tellement assez de m'entendre, qu'il a fermé ma bouche pendant trois jours.
Cette réponse m’arrache des larmes de honte qui vont accompagner ma repentance en toute humilité. C'est douloureux mais peu à peu je retrouve ma sérénité et la joie d’être de nouveau en bonne relation avec mon Dieu, dans la confiance et l’abandon total.
"Annonce-moi l'allégresse et la joie, Et les os que tu as brisés se réjouiront. Détourne ton regard de mes péchés, Efface toutes mes iniquités. Ps 51.8"
Au total je suis restée un mois et demi à l’hôpital, puis trois mois en convalescence à la maison. Durant tout ce temps, Dieu a travaillé mon âme et mon cœur. Je suis sortie grandie de cette épreuve en retenant que :
- Dieu a en horreur les plaintes et les murmures.
- qu’il n’a que des bons plans, des projets de paix, d’avenir et d’espérance pour ses enfants et ce même lorsqu'on passe par un tunnel.
- qu’il permet la souffrance pour tester notre motivation, pour savoir si nous sommes attachés aux bénédictions ou à lui le Dieu de toutes bénédictions. J’avoue que là je n’ai pas réussi le test, j’ai échoué lamentablement, mais il m’a pardonnée.
Après ce temps, Dieu m’a restaurée et a remplacé mes plaintes par des chants de reconnaissance car sa bonté envers moi à toujours été grande. Maintenant quand j'affronte une épreuve je ne doute plus de son amour pour moi. Plus j'avance, plus je me sais précieuse pour lui, et plus je prends conscience qu'il est pour moi, pas contre moi. Je ne dépends que de Lui. La souffrance est rattachée à la consécration mais la bonté de Dieu la transcende en quelque chose de supérieure. Il place nos pieds sur des lieux élevés.
Peut-être que tu passes par un temps de déception, de doute et d’incompréhension. Tu sers Dieu de tout ton cœur et tout va de travers. Je t’en prie ne te révolte pas contre Dieu, parles lui de ta souffrance comme à l’ami le plus sûr. Fais lui part de ce qui t’habite et laisses le gérer ta vie. Je peux t'assurer qu'il viendra à ton secours. Peut-être qu'il changera tous tes plans, mais tu verras avec le temps que c'est bien meilleur pour toi.
Tu peux aussi partager ta peine avec une personne de confiance qui saura t'écouter sans te juger.
Tous les jours Dieu me rappelle à quel point il est là pour moi et qu'il ne demande qu'à me venir en aide. Alors certains jours, quand c'est pénible je me fais violence pour ne pas me plaindre, et je cours me cacher dans le creux de ses bras. Je garde le silence et c'est lui qui combat pour moi.
À lui toute la gloire !
Si tu traverses un de ces moments, si tu souhaites en parler, écris-moi sur la page "Contact", et j'aurai plaisir à échanger avec toi et à t'encourager.
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