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La violence spirituelle dans le couple.



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Extrait de l’article de Darby Strickland - paru sur le site de Focus.ca que je vous invite à visiter. Darby est conseillère et éducatrice à la Fondation chrétienne de conseil et d’éducation, où elle conseille les femmes qui subissent ce type d’oppression.


Lorsque j’ai demandé à Sarah comment son mari Chris priait pour elle, elle m’a parlé de l’exemple le plus récent : « La semaine dernière, il a demandé à Dieu de m’aider à ne pas être aussi égoïste et dépensière, et que Jésus me délivre des maux qui m’affligent. Il a supplié Dieu de veiller sur moi, car on ne peut pas me faire confiance. »


Entre deux sanglots, elle a continué : « Il a dit que mon manque de maîtrise de moi-même signifie que je hais Dieu et que Dieu ferait preuve de justice s’il me bannissait de son Royaume. » Il a ensuite prié le verset suivant : « Nul ne peut servir deux maîtres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un, et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent. » (Matthieu 6.24)

Et, comme si ce n’était pas suffisant, elle a terminé en disant : « Il a supplié Dieu de lui donner la capacité d’endurer ce que Dieu lui-même peut difficilement tolérer. »


Mais qu’avait donc pu provoquer le mari de Sarah, un ancien à leur église, à prier de la sorte pour sa femme ? Sarah m’a expliqué que c’était parce qu’elle avait dépensé six dollars de plus que le budget d’épicerie alloué pour leur famille de neuf personnes.


Après des années à entendre son mari prier les Écritures sur elle de cette manière, Sarah ne pouvait plus ouvrir sa Bible sans croire que Dieu la condamnait, comme son mari l’avait insinué. Elle était démolie. Prier est devenu presque impossible pour elle. Pire encore, elle s’est mise à confondre les paroles de son offenseur avec ce que Dieu dit à son sujet. À cause de la maltraitance spirituelle de son mari, elle en est venue à croire qu’elle était indigne du Seigneur et de ses soins.

S'agit-il de violence spirituelle ?

La violence spirituelle est présente lorsque l’oppresseur contrôle et domine en utilisant les Écritures, les doctrines ou son statut de leader comme des armes. Ce type de violence peut être subtile, puisqu’elle se confond avec la pratique religieuse. Si un mari exerce un leadership où il contrôle son épouse, lui impose sa volonté par la force et exige la soumission, ou s’il utilise les Écritures pour la faire se sentir honteuse et la punir, ce sont des signes de violence spirituelle.


Lorsqu’un offenseur spirituel change le sens des Écritures et les utilise pour attaquer, son mauvais traitement peut être interprété comme venant de Dieu lui-même. Bien qu’il utilise les Écritures hors contexte, les déforme et les transforme en arme, l’oppresseur utilise la Parole de Dieu, alors il peut sembler que c’est Dieu lui-même qui provoque la honte.


La violence spirituelle est une proche cousine de la violence émotionnelle, mais elle blesse encore plus profondément, car elle isole la victime de Dieu. Puisque l’offenseur utilise Dieu et sa Parole pour dominer et réprimander, les victimes confondent leur mauvais traitement avec leur compréhension de qui Dieu est réellement, et comment il les perçoit.


Votre époux utilise-t-il les Écritures pour vous contrôler ?

Lorsque les maris utilisent les Écritures pour contrôler et critiquer, ils les utilisent exactement à l’opposé de l’intention de Dieu. Éphésiens 5 enseigne aux maris qu’ils doivent utiliser les Écritures de manière à sanctifier, afin d’enlever la honte : « Maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l’Église, et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier par la parole, après l’avoir purifiée par le baptême d’eau, afin de faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et irrépréhensible. » (Éphésiens 5.25-27)

En partageant les Écritures, un mari devrait amener son épouse à réaliser qu’elle est chérie par Jésus telle une épouse glorieuse qu’il aime et pour qui il s’est sacrifié.


Lorsque les oppresseurs utilisent des enseignements religieux pour couvrir leurs victimes de honte et souligner leurs manquements et leur culpabilité, ils laissent leurs victimes dans l’ignorance du fait que le sacrifice de Jésus les rend dignes et les unit à lui. Les personnes qui sont disqualifiées par un enseignement sévère sont laissées sans espoir et sans grâce. Elles en viennent à croire qu’elles ne valent rien, parce que leurs oppresseurs se concentrent sur elles et non sur ce que Jésus a fait.


Les violences spirituelles des pharisiens.

Dans Matthieu 23, Jésus fait sept reproches à ceux qui ajoutent des charges oppressantes. Ses mots sont durs, car l’enjeu est grave.

Ceux qui suivaient les pharisiens et les scribes étaient opprimés par des accusations erronées, et cela les empêchait de s’approcher réellement Dieu. Comme dans le cas de Sarah, une grande partie de ce qui leur était reproché était en contradiction directe avec la Parole de Dieu.


Les pharisiens, tels que les maris qui abusent spirituellement, conduisaient les autres loin de Dieu. Leurs paroles culpabilisantes et humiliantes infligeaient d’importants dommages. C’est parce que les blessures qu’ils causaient lui ont brisé le cœur que Jésus a si fortement réprimandé les pharisiens. Nos cœurs devraient également être brisés lorsque nous constatons de tels dommages.


La violence spirituelle dans le mariage.

Les maris qui utilisent les Écritures pour maltraiter leur femme ont tendance à être contrôlants. Ils utilisent la culpabilité, la peur et l’intimidation pour manipuler leur épouse pour leur propre confort et gloire. Ils attaquent la personnalité ou le caractère de leur femme en utilisant les Écritures comme une lance.


Les abuseurs spirituels présentent les caractéristiques suivantes :

  • Ils amplifient leur autorité : ils peuvent considérer leur point de vue comme étant au-dessus de celui de leur pasteur, des enseignants et même au-dessus de la Bible. Ils exigent une soumission inconditionnelle de la part de leur épouse.

  • Ils sont dans le paraître : ils mettent beaucoup d’effort à maintenir une image de droiture lorsqu’ils sont en public. Ils nient ou dissimulent leurs propres péchés et défauts et sont doués pour accomplir des actes qui semblent justes et qui attirent l’attention sur leur « sainteté ».

  • Ils sont paranoïaques : leur spiritualité superficielle, basée sur la performance, est menacée par l’exposition. Si les autres voyaient à quoi ils ressemblent vraiment, ils risquent un rejet rapide. Ils s’efforcent donc d’isoler leur victime et de limiter l’influence des autres sur elle.

  • Ils n’autorisent pas les critiques ni les questions, la dissidence ou les discussions ouvertes sur les problèmes.

  • Ils ont une théologie déséquilibrée. Ils mettent l’emphase sur des questions théologiques mineures ou périphériques.

  • Ils ont des standards injustes : ils exigent des autres qu’ils atteignent de hauts standards de droiture alors qu’ils excusent leurs propres manquements.

  • Ils ne sont pas enseignables. Ils fréquentent uniquement des gens qui pensent comme eux.

  • Ils sont légalistes : ils établissent et appliquent des règles qui ne sont pas dans la Bible.

  • Souvent, ils ne sont pas soumis aux autorités. Ils se tiennent loin de la discipline de l’église et ne se soumettent pas au leadership de leur église et des autorités séculières.

  • Ils utilisent la peur et la coercition pour motiver et pour persuader les autres de leur obéir ou de partager leur point de vue.


L'impact de la violence spirituelle.

L’abus spirituel cause de grands dégâts. Voici quelques exemples de cas de maltraitance spirituelle dans le mariage :

Rachel

Rachel, une jeune épouse, regarde son mari Sam* être dur et manquer d’amour envers leurs enfants. Rachel est préoccupée par ce qu’elle voit, alors le soir venu, elle approche son mari pour en discuter. Sam lui répond calmement qu’elle ne doit pas le confronter et qu’il fait ce que la Bible lui dit de faire. Elle insiste et souligne la façon dont il insuffle la peur chez leurs enfants. Sam répond en remettant en question l’interprétation des Écritures de Rachel, sa compréhension de la grâce, sa capacité à faire confiance à l’autorité de son mari et enfin, il questionne sa foi et il utilise astucieusement des passages des Écritures pour faire tout cela. Rachel est désorientée et s’engouffre dans une spirale de culpabilité et de honte. Elle remet en question non seulement ce dont elle a été témoin, mais aussi son propre cœur devant le Seigneur.


Charlotte

Le mari de Charlotte lui a présenté une longue liste de tous ses manquements et a déclaré que c’étaient des péchés contre Dieu. Il n’y a pas une soirée au cours de laquelle il n’a pas scruté sa manière de cuisiner, d’élever les enfants, son apparence ou l’entretien de la maison. Elle s’est questionnée à savoir si elle était réellement croyante. Elle était persuadée qu’elle avait échoué dans tellement de domaines, et elle remettait tout en question. Puisque son cœur produisait seulement de mauvais fruits, pouvait-elle conduire leurs enfants lors des dévotions ? Elle se questionnait à savoir pourquoi Dieu ne l’aidait pas. Priait-elle d’une mauvaise manière ? Est-ce pour cela que Dieu ne lui accordait pas le désir de son cœur, qui était de lui plaire ? Est-ce que la Bible pouvait être erronée quant à ce qui était requis de sa part ? C’était juste trop, elle n’y arriverait jamais.


Mélissa*

Vincent* était un modèle parmi les anciens de son église. Il rendait régulièrement visite aux frères et sœurs dans le besoin pour prier avec eux dans les épreuves. Mais quand le bébé de Mélissa et Vincent est décédé à la naissance, Vincent avait été froid et cruel. Il blâmait Mélissa pour son manque de foi concernant la perte de leur enfant et, plutôt que de la réconforter, il lui reprochait sa faiblesse dans l’esprit et ses pleurs. Alors qu’elle le regardait continuer à prendre soin des autres, l’intérêt de Mélissa pour l’église vint à disparaître et elle s’isola de la communauté qui admirait son époux.


Venir en aide aux victimes de violence spirituelle.

Quand quelqu’un utilise la Parole de Dieu ou un discours spirituel pour contrôler et faire culpabiliser quelqu’un d’autre, nous ne pouvons même pas imaginer les distorsions, les blessures, les mensonges et les exploitations qui en résultent. Nous devons poser des questions réfléchies afin de découvrir à quelles parties de la Bible les offenseurs ont fait référence, ce qu’ils ont dit et ce que les victimes croient suite à ces mensonges.


Les personnes qui désirent aider ceux qui ont subi la violence spirituelle doivent être conscientes des dommages causés à la victime et être particulièrement attentives à ce qui affecte sa relation avec le Seigneur. Nous devons être sensibles aux blessures de la victime pour ne pas la blesser davantage en voulant l’aider.

Les victimes de maltraitance spirituelle portent en elles des blessures profondes. Il faut donc prendre le temps de bien comprendre leur situation et leurs expériences.


Si vous subissez ce genre de violence allez dans un endroit sécuritaire et téléphonez à SOS violence conjugale de votre pays. N'hésitez surtout pas à vous tourner vers des professionnels qui sauront vous apporter l'aide nécessaire.

Si vous connaissez une personne dans cette situation ne vous improvisez pas thérapeute vous pourriez faire encore plus de dégâts. Encouragez la plutôt à se faire aider, recherchez pour elle les coordonnées des professionnels et soutenez là.



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